Points principaux du projet

Plus de 7 000 langues parlées dans le monde aujourd’hui
Au rythme où vont les choses, plus de 50 % des langues du monde ne seront plus parlées d’ici la fin du siècle, faute d’intervention
Près de 96 % des langues du monde sont parlées par seulement 4 % de la population mondiale
Le Smithsonian crée un réseau mondial de communautés, de musées, d’universités et d’autres organisations travaillant à la régénération des langues menacées.
Par ses recherches, ses actions de sensibilisation du public et sa collaboration avec les communautés et les collections du Smithsonian, le projet Recovering Voices s’emploie à préserver les traditions linguistiques pour les générations d’aujourd’hui et de demain.
LOCATION(S): Papua New Guinea | Mexico | Canada

Le programme Collecte de voix (Recovering Voices) du Smithsonian promeut l'étude et veille à la résurgence des langues menacées et des connaissances qu’elles renferment. Collecte de voix (Recovering Voices) est un programme dirigé par le musée national d'histoire naturelle en partenariat avec différents départements du Smithsonian (le National Museum of the American Indian et le Centre pour les traditions populaires et le patrimoine culturel du Smithsonian). Ce projet, basé sur les travaux de conservateurs du Smithsonian, rassemble les communautés autochtones du monde entier autour des collections d’œuvres d’art du Smithsonian à Washington.

Scientifiques, conservateurs et archivistes soutiennent la diversité culturelle mondiale et la pérennité des langues menacées. Dans cette optique, ils travaillent sur des sites internationaux et des évènements organisés à Washington, comme le Folklife Festival de 2013, One World, Many Voices, le National Breath of Life Archival Institute for Indigenous Languages en cours, et le programme Community Research Grants (CRG).

L'initiative Recovering Voices a organisé le 2015 Breath of Life Institute en collaboration avec le Myaamia Center à l'Université de Miami. L'atelier a réuni 29 chercheurs qui se sont rendus à Washington D.C. pour consulter les archives sur 14 langues et cultures autochtones dans les archives anthropologiques nationales, la bibliothèque du congrès et les collections ethnologiques du musée national d'histoire naturelle et le musée national des Indiens d'Amérique. Breath of Life est soutenu par le prix Documenting Endangered Languages, un effort conjoint de la National Science Foundation et du National Endowment for the Humanities.

Dans le cadre du projet Collecte de voix (Recovering Voices), le programme Community Research Grants (CRG) joue un rôle clé. Ainsi, grâce à ce projet, des chercheurs en linguistique et en savoirs ancestraux viennent consulter les collections et archives du Smithsonian. Des peuples du monde entier viennent découvrir les collections du NMNH, qu'ils viennent de pays voisins comme le Canada ou de contrées plus éloignées comme les îles Samoa.

En 2012, Collecte de voix (Recovering Voices) a accueilli la Great Lakes Research Alliance for the Study of Aboriginal Arts and Cultures (GRASAC). Formé de chercheurs, de musées et de communautés autochtones, ce groupe tire parti de la technologie numérique pour redonner vie au patrimoine des Grands Lacs disséminé dans plusieurs musées et archives d’Amérique du nord et d’Europe. Leur objectif est de regrouper tous les documents d'archive et informations muséologiques pour les recouper avec les savoirs collectifs, les témoignages et les points de vue des autochtones. Durant leur visite au NMNH, Myna, Theodore (Ted) Toulouse et le professeur Mary Ann Corbiere, anciens issus des tribus Sagamuck et Wikwemikong, ont pu renouer avec leurs racines : langue ojibwé, travail de la peau de porc-épic, récolte de sirop d'érable et récipients en écorce de bouleau. Inspirés par ces outils traditionnels oubliés, Ted et son coéquipier Al Corbiere (Première nation M'chigeeng) ont tourné une vidéo sur la récolte de ressources locales naturelles (comme le sirop d'érable), pour que les enfants anishinaabes se réapproprient leur langue d'origine. Des vidéos en ojibwé capturant l'instant où les visiteurs font connaissance avec cette collection du début du XXe s au NMNH, seront intégrées à la base de données du GRASAC et seront rendues accessibles à tous sur un site web public.

En 2013, des congrégations provenant des communautés heiltsuk (bella bella) et nuxalk (Bella Coola) sont venues de la côte ouest canadienne pour visiter les lieux. À l'instar du GRASAC, ces communautés partageaient une histoire commune qu'ils voulaient réexplorer à travers les collections du NMNH. Ian Reid et Clyde Tallio, animateurs pour enfants, se sont rencontrés pour la première fois au NMNH. Ensemble, ils ont eu à cœur de faire renaître leur patrimoine linguistique, artistique et traditionnel, dans l'espoir de retracer l'histoire d'un village historique où les Heiltsuks et les Nuxalks auraient cohabité.

En collaboration avec des communautés et des organisations partenaires venues des États-Unis et du monde entier, le projet Recovering Voices élargit l’accès aux collections du Smithsonian et soutient la recherche interdisciplinaire, la documentation et la résurgence de langues menacées. Le Smithsonian crée un réseau mondial de communautés, de musées, d’universités et d’autres organisations qui travaillent en ce sens.